Mardi 21 mars, à 20 heures, à Vanves.

Combien de parents se désolent face à l’incapacité de leur adolescent à se mettre au travail alors même que les dates de rendu des devoirs se rapprochent dangereusement, et qu’ils s’occupent à faire tout autre chose que ce qui leur est demandé ? Pourquoi les ados procrastinent-ils si souvent ? Est-ce une fatalité ou existe-t-il des moyens de les aider à mieux s’organiser ?
“Ne jamais remettre au lendemain ce qu’on pourrait faire le surlendemain” |
Plusieurs pistes peuvent expliquer cette résistance. La première est celle qui consiste à repousser le travail pour éviter le déplaisir et rechercher le plaisir immédiat. Dans ce cas, l’adolescent ne veut pas fournir d’efforts et recherche la gratification immédiate. Il a envie de se distraire et de se détendre et peut déclarer avoir mieux à faire.
La deuxième piste est celle qui le pousse à résister aux injonctions : il trouve que la tâche est injuste ou stupide ; il ne supporte pas le professeur qui l’a donnée ou bien il trouve que la pression de réussite (souvent parentale) est trop grande.
La troisième piste tient à l’écoute d’une petite voix qui le dévalorise (voix intérieure héritée des réflexions des parents, entraîneurs, professeurs, copains…) et qui lui fait croire qu’il n’est pas à la hauteur du travail demandé, et que les conditions pour la réaliser ne sont jamais totalement réunies.
Attention cependant : croire que l’enfant fait preuve de mauvaise volonté est parfois réducteur. Certains facteurs l’entravent véritablement, qu’ils soient d’ordre matériel (le cadre n’est pas propice au travail ; il n’a pas les bonnes ressources pour travailler ; le temps lui manque pour tout accomplir…) ; d’ordre physique (le jeune se sent très fatigué par exemple ; une consommation régulière de cannabis l’empêche de se concentrer) ou d’ordre psychologique (il est préoccupé par d’autres soucis ; il est démotivé ou se sent déprimé…).
N’oublions pas que les adolescents ont besoin de moments d’inactivité, car ils sont en pleine construction psychique : ils s’interrogent sur leur avenir, sur les relations qu’ils nouent, sur les bouleversements pubertaires… Ce temps de rêverie leur est nécessaire.
Il faut s’alerter lorsque la procrastination entraine :
Le dialogue est fondamental pour identifier les pensées et les émotions négatives qui nourrissent ce comportement. Une fois verbalisées, il est possible de modifier les croyances sur…
… le travail :
… la motivation :
“Le secret de l’action… c’est de s’y mettre !” |
Il faut également modifier les habitudes concernant
… le cadre de travail :
… l’organisation :
… l’aide à demander :
Il est en effet essentiel de ne pas croire que la procrastination est un choix : il s’agit le plus souvent pour l’adolescent d’un moyen d’éviter des pensées et des émotions négatives qui le fragilisent, et non d’une simple fainéantise… Inutile de procrastiner pour les prendre en charge !
Nathalie Anton