La cyber-violence à l’école

Pour Catherine Blaya, sociologue enseignant à l’université de Bourgogne, les violences infligées au moyen des nouvelles technologies de communication (téléphone portable, ordinateur…) toucheraient environ 20% d’élèves.

Pour information, une étude e-enfance/Ipsos citée par la Cnil révèle que :

– 70% des enfants de moins de 11 ans uti­lisent inter­net

– 19% des 9–10 ans et 49% des 11–12 ans pos­sèdent un télé­phone portable

 

Cette « cyber-violence », traitée d’ailleurs par une unité de la Brigade de Protection des Mineurs, se décline principalement sous les formes suivantes :

– Harcèlement sexuel / homophobie

– Publication de photos à l’insu de la victime

– Happy slapping

– Altération d’images pour tourner quelqu’un en ridicule

– Usurpation d’identité numérique

– Piratage de mail

– Insultes, menaces

– Diffamation

 

La violence, via les nouvelles technologies, est d’autant plus forte qu’elle décuple les capacités de diffusion des faits et qu’elle favorise l’anonymat, le sentiment d’impunité et l’absence d’empathie du côté de l’agresseur, qui n’est plus confronté directement aux émotions de sa victime.

Les conséquences pour les victimes peuvent évidemment être dramatiques, allant de l’absence de concentration à la baisse des résultats scolaires, de l’absentéisme à la phobie scolaire, de l’angoisse à la psychosomatisation, voire de la perte d’estime de soi au suicide.

Or, les jeunes ne savent pas toujours comment se défendre face à ces débordements, soit qu’ils n’aient pas confiance en l’adulte, soit qu’ils se sentent parfois eux-mêmes en partie coupables,  soit que leurs parents ne maîtrisent pas ces nouvelles technologies.

Ces derniers doivent donc être conscients de l’existence de ces cyber-violences, et tenter d’en protéger leurs enfants par des mesures de contrôle élémentaires certes, mais surtout par un dialogue ouvert, régulier et rassurant mené auprès d’eux, en lien avec les professionnels éducatifs, voire policiers si nécessaire.

 

Nathalie Anton

 

 

 

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