Avec l’arrivée des beaux jours et l’arrivée du moi de juin, il est compréhensible que les adolescents aient envie de fêter cette année scolaire qui s’achève et, je l’espère bientôt, des résultats d’examens à la hauteur de leurs attentes.
Dans une optique de prévention des conduites à risques, je voudrais cependant partager avec vous les explications éclairantes apportées par la neurologue américaine Frances E. Jensen, dans son l’ouvrage intitulé The Teenage Brain, a Neuroscientist’s Survival Guide to Raising Adolescents and Young Adults, sur le comportement parfois irréfléchi des ados.
Cette professeure de l’Université de Pennsylvanie (UPENN) pose cette question qui interpelle beaucoup d’adultes : pourquoi les adolescents sont-ils particulièrement prompts à entreprendre des actions irréfléchies et dangereuses ? Voici sa réponse :
“Parce que leurs lobes frontaux sont encore faiblement connectés aux autres régions de leur cerveau, les adolescents ont plus de difficulté que les adultes à exercer un contrôle vis-à-vis des situations à risques, à les évaluer et à en envisager les conséquences.”
Frances Jensen ajoute que même si les capacités de raisonnement sont pleinement développées à l’adolescence, la recherche de gratification prend le pas sur l’évaluation des risques, conduisant les jeunes à des actions impulsives parfois regrettables sur le plan de leur santé ou de celle de leurs camarades :
« Les recherches montrent que facteur prédictif le plus important à cet âge n’est pas la perception du risque, mais l’anticipation du plaisir malgré le risque. »
Elle insiste donc sur l’importance cruciale des discussions que les parents et les enseignants doivent avoir en amont avec eux sur les situations à risques, pour les aider à anticiper les choix les plus raisonnables à faire et ainsi mieux réagir le moment venu : « Que faire si un de tes copains a trop bu et qu’il ne répond plus à aucune sollicitation ? » ; « Que faire si le conducteur de la voiture est ivre, mais que tu as toi-même bu et que tu as peur d’appeler tes parents ? », etc.
Le fait d’imaginer, à froid et à tête reposée, divers contextes potentiellement périlleux, et de mesurer les meilleures options possibles, donne aux ados des stratégies qu’ils pourront ensuite remobiliser.
Frances Jensen nous rappelle enfin que même si ce rôle peut déplaire, c’est aux adultes qu’il appartient de poser les limites que les adolescents ont naturellement du mal à s’imposer à eux-mêmes.
Nathalie Anton
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