Derrière chaque élève de collège et lycée se cache… un adolescent. Si les adultes rêveraient parfois que le premier ne soit pas contaminé par le second, ces deux facettes se mêlent inextricablement et il faut essayer de composer avec cette dualité irréductible.
Il suffit de regarder un agenda d’élève émaillé de petits mots, de dessins et de photos, pour comprendre que l’intime se mêle inévitablement au scolaire. Cette confusion frappe d’ailleurs tous les enseignants, appelés « papa » ou « maman » à l’occasion d’un simple lapsus, ou tenant lieu de substituts parentaux dans des rapports de force qui excèdent largement la relation professeur-élève.
De même, les questions posées par les parents sur la scolarité de leur adolescent peuvent entraîner chez ce dernier des réactions épidermiques, comme s’il assimilait cette volonté parentale de savoir à une véritable intrusion dans son intimité.
Il est par conséquent difficile de trouver la bonne distance pour accompagner son enfant dans son processus de maturation. Le ni trop, ni trop peu dépend d’un dialogue ouvert, régulier, d’une écoute bienveillante et de l’établissement de règles évolutives permettant d’encadrer l’adolescent et de limiter sa toute-puissance génératrice d’angoisses.
Si le statut d’élève permet à l’adolescent d’acquérir un autre statut que celui d’enfant, le passage à l’âge adulte peut parfois nécessiter l’intervention d’autres tiers, tels que les membres de l’institution scolaire ou des psychothérapeutes, avec lesquels il sera plus facile pour l’adolescent d’évoquer des problématiques personnelles.
Nathalie Anton